dimanche 25 mars 2012

A la santé d'Henry Miller


Balthazar Saint-Cene est un antiquaire reconnu sur la place de Paris. Alors qu’il est invité à un mariage qui ne l’enchante guère, il fait la rencontre d’Alma, une femme énigmatique qui se présente comme son ange gardien. Celle-ci va le conduire sur le chemin d’une nouvelle vie, la vita nova : il quitte famille, femme, enfant, activité professionnelle, à la recherche du mystère qui le relie à elle. Ce sera l’occasion de découvrir un milieu inconnu, ainsi que le courage et le don de soi.
 Tout au long du récit, Balthazar est accompagné par sa conscience, incarnée par Henry Miller, l’écrivain qui l’a beaucoup marqué et qui habite en lui et le guide au-delà des réponses aux énigmes, vers sa propre identité. Au départ léger et drôle, avec quelques envolées romanesques originales autour du dialogue Miller-Balthazar, le ton de ce roman psychologique et initiatique devient de plus en plus signifiant, chargé de révélations, jusqu’à la triple fin qui devrait surprendre les lecteurs.

Mes impressions:
Tout d'abord, je remercie chaleureusement les agents littéraires ainsi qu'aux éditions Persée  pour m'avoir permis de découvrir cet étonnant roman !
pourquoi ce livre? Pour la très belle et fascinante couverture et surtout pour le résumé alléchant.

 Balthazar Saint-Cene est un homme de quarante-cinq ans qui a réussi sa vie, autant sur le plan professionnel que sentimental. Il est le narrateur de ce roman et va nous raconter comment sa vie changera à jamais après une rencontre lors d'un mariage.
 Son petit monde idyllique sera bousculé par Alma, une jeune femme énigmatique qui prétend être son ange gardien. Après cette étrange rencontre, Balthazar commencera à douter de lui, il  se rendra compte qu'il ne connait ni son identité ni ses désirs. Pour se redécouvrir, Balthazar décide de partir, d'abandonner sa famille pour se concentrer sur sa personne et réfléchir sur la vie. Il emménage alors boulevard des Batignolles "juste à la frontière de Villiers, c'est-à-dire entre le monde luxueux et le début du purgatoire, à deux minutes à pied de chez nous", " C'était quand même une vraie rupture avec ma vie, même à une distance d'une station de métro, à portée de fusil". Le bonheur frappera-t-il à sa porte? fera-t-il des rencontres bouleversantes? Reverra-t-il la mystérieuse Alma?... Ce livre ira de révélation en révélation.
J’ai pris beaucoup de plaisir à suivre notre protagoniste dans ce beau roman d’apprentissage. Balthazar est un personnage bien construit, avec ses forces et ses faiblesses et un langage assez cru.

Certains passages de l’intrigue sont souvent répétitifs, on  a donc parfois l’impression de ne pas avancer.  J’ai été un peu surprise par l’écriture qui s’avère très contemporaine. Il utilise des mots simples mais les phrases sont parfois trop longues. Pourtant cela  n'empêche pas  la lecture d’être rythmée.

J'ai bien aimé que la conscience de Balthazar soit incarnée par Henry Miller, cela m'a donné très envie de découvrir cet auteur. Le deuxième chapitre est d’ailleurs entièrement dédié à Henry Miller, cela m’a un peu  troublé au point de ne pas savoir si c'est l'auteur ou Balthazar qui en parle.

En résumé, c'est un très beau livre sur le pardon, la tolérance, l'espérance, la solidarité et le bonheur.  Le suspens du livre tient en haleine jusqu'au bout!

Citation:
" J'avais accès à cette région profonde, qui ne sort pas souvent de sa tanière, où se rallie tout sentiment de solidarité, au-delà de l'amour et de la haine, où s'évanouissent les limites de l'être, se perd le sentiment de l'individu et du temps"

" Elle était sublime au point que la beauté n'avait d'autre choix que de la copier"
" j'entamai enfin le chemin du pèlerinage vers moi-même. L'homme que j'étais, je ne le serais  plus..."

note: 6.5/10
Livre de 320 pages, 21euros, éditions Persée    


                                                                                      Henry Miller







                                                                                                                          

samedi 17 mars 2012

La fiancée de Bombay


Automne 1928. Rose, Victoria et Viva, trois Anglaises, embarquent sur un bateau à destination de l’Inde. La jolie Rose, un peu trop candide, part se marier à un officier de cavalerie coloniale qu’elle connaît à peine, Victoria, sa demoiselle d’honneur, à l’esprit fantasque, est décidée à perdre sa virginité lors du voyage avant de se trouver un mari aux Indes. Quant à Viva, qui chaperonne les deux premières, ce périple est pour elle le moyen de revenir sur les traces de ses parents morts à Bombay alors qu’elle était enfant.
Une fois sur place la réalité de la vie et ses tumultes leur réserveront bien des surprises…

Mes impressions: 

L'histoire se déroule principalement en Inde britannique dans les années 1930.  Un mal être global se dégage de la population indienne  qui aspire à devenir indépendante, avec notamment la figure du leader Ghandi. J'ai beaucoup aimé le contraste entre la culture anglaise et la culture indienne, connaître les mentalités et les préjugés de l'époque .
C'est un livre d'aventure qui fait voyager, rêver (très belle description des paysages, de l'atmosphère, des odeurs, des couleurs..). C'est aussi une très belle histoire d’amitié entre trois jeunes anglaises : Viva, jeune femme mystérieuse, indépendante qui rêve de devenir écrivain, Rose ( douce et courageuse) et Victoria (surnommée Tor), la plus farfelue des trois. J'ai aimé voir évoluer, mûrir leur personnalité.  J'ai bien  aimé aussi l'alternance des personnages par chapitre, cela permet de mieux les apprécier et de connaitre leur point de vue. Il y a tout de même une prépondérance dans le personnage de Viva. Il ne faut pas oublier la situation des femmes à cette époque qui devait être avant tout une bonne épouse et mère dévouée. A travers le personnage de Rose, on découvre l'éducation bourgeoise anglaise meublée d'étiquette, de mœurs et le personnage de Victoria qui essaye de s'en détacher dès son arrivée sur le bateau pour les Indes.
J'ai cependant des points négatifs à souligner:
Tout d'abord, je l'ai trouvé trop riche en description et un peu trop long. Ce qui implique un manque de rebondissement , il commence seulement à avoir de l'action sur les cent dernières pages (sur un livre en comprenant 600!).

En bref, cette histoire romantique est  idéal pour les vacances, bien écrit et très intéressant par son thème. Il  m'a rappelé un livre que j'avais adoré : Une odeur de gingembre d'oswald Wynd (à lire absolument!!)

Ce roman fut lauréat en 2009 du "Romantic Novel of The Year
Belle critique ici

citation : "Elle pouvait maintenant humer l'odeur de l'Inde - épices, excréments, poussières, pourritures - indescriptible, inoubliable. Du port, parvenaient les notes brisées d'une trompette et des roulements de tambour, mêlés aux cris des vendeurs de pois chiches cuisinés, de cacahuètes et de graines diverses." 

note: 7/10

L'auteur:  ici

dimanche 4 mars 2012

Fahrenheit 451

Résumé:
451 degrés Fahrenheit représentent la température à laquelle un livre s'enflamme et se consume. Dans cette société future où la lecture, source de questionnement et de réflexion, est considérée comme un acte antisocial, un corps spécial de pompiers est chargé de brûler tous les livres dont la détention est interdite pour le bien collectif.
Le pompier Montag se met pourtant à rêver d'un monde différent, qui ne bannirait pas la littérature et l'imaginaire au profit d'un bonheur immédiatement consommable. Il devient dès lors un dangereux criminel, impitoyablement pourchassé par une société qui désavoue son passé.



Mes impressions: 
Ce fut  le deuxième roman de science fiction et de catégorie dystopique que je lisais après Le meilleur des mondes d'Aldous Huxley. Pourquoi ce livre ? Tout d'abord, pour le thème original , un monde futur où les livres seraient relégués, interdits, oubliés, qualifiés de dangereux pour la société.
Cet ouvrage est composé de trois grandes parties : la première Le foyer et la salamandre est le temps de la réflexion, de la compréhension pour Montag. Guy Montag est pompier. Il n’éteint pas les feux, il les allume. Son travail ? Brûler les maisons contenant des livres. Il fait ce métier sans se poser de question, se contentant d'obéir aux ordres, à l'idéal imposé par les chefs de cette nouvelle société. Mais sa jeune voisine de 17 ans, Clarisse McCella va chambouler ses a priori sur ce monde. Elle va  lui ouvrir les yeux sur la situation actuelle. Grâce à cette dernière, Guy se rendra compte qu'il n'est pas heureux, qu'il ne l'a jamais été. Il se réveille d'un monde qui lui devient étranger.
En effet dans ce monde futuriste, l'humanité ne se pose plus de question, ne pense plus, ne lit plus, tout cela étant considéré comme antisocial. R.Bradbury nous peint une société qui doit seulement s'amuser, se détendre,"s'abrutir" d'émission télé,de publicité. La devise de ce futur est "l'égalité", être conforme, être un mouton (propagande de masse).

Le deuxième chapitre, Le tamis et le sable est le temps de la mobilisation. G. Montag part à la recherche d'une ancienne connaissance qu'il n'avait pas eu le courage de dénoncer. Il s'agit de Faber, un professeur d'anglais retraité. Avec lui, il va essayer de faire capoter l'univers de ces nouveaux "pompiers" terrifiants.
Éclat de flamme, la dernière partie, est le temps de l'action. Les choses ne se passent pas aussi bien que Faber et Montag l'auraient souhaité..
J'ai beaucoup aimé la fin de ce roman, qui est un message plein d'espoir concernant le sort des livres. Ce livre déjà ancien (1953), nous renvoie à notre situation actuelle, avec la disparition progressive du support papier à cause des livres numériques.
Je me suis attachée au personnage de clarisse, qui a un rôle phare dans ce roman, puisqu'elle fait sortir Montag de sa "caverne" (allégorie de la caverne).  « peut être que les livres peuvent nous sortir un peu de cette caverne » 
Concernant le style de l'auteur, je dois dire que j'ai beaucoup aimé, Ray Bradbury a une très belle plume, l'écriture est poétique et remplie de métaphore.

En bref, beau livre d'anticipation qui fait réfléchir sur notre société actuelle pas si éloignée de celle décrite par R. Bradbury...


Citation:
« autrefois les livres n’intéressaient que quelques personnes  ici et là, un peu partout. Ils pouvaient se permettre des différents. »

« les livres à en croire ces fichus snobs de critiques, n’étaient que de l’eau de vaisselle »

« On doit tous être pareils. Nous ne naissons pas libres et égaux, comme le proclame la constitution   , on nous rend égaux. Chaque homme doit être à l’image de l'autre, comme ça tout le monde est content. »

 « gorgez-les de « faits » ; qu’ils se sentent gavés, mais absolument « brillants » côté information. Ils auront alors l’impression de penser, ils auront le sentiment du mouvement tout en faisant du sur-place. »

 « peut être qu’il vaut mieux ne pas voir les choses en face, fuir, s’amuser. » 

Biographie:   ici               



Note: 8/10


Sinon, le roman a été adapté au cinéma par François Truffaut en 1966. Dans l'ensemble, c'est plutôt une bonne adaptation même si beaucoup d'éléments sont modifiés.

  




             Livre lu dans le cadre des challenges
 2/12                                               




                                                                                                         2/6