jeudi 27 mars 2014

Amulettes de Véronique Ajarrag


Couverture Amulettes

Lorsque le docteur Ian, psychiatre, reçoit pour la première fois sa mystérieuse patiente Agrippine et qu’il cède à sa requête de ne se consacrer qu’à son cas personnel pendant toute une semaine, il est loin d'imaginer qu'il ne sera pas simplement le témoin du récit fantastique de la jeune femme mais également l'un de ses principaux acteurs. Car, tel qu’elle le déclare, Agrippine est l'objet de réincarnations successives qui remontent jusqu’à la Mésopotamie ancienne, où son bien-aimé et elle, citoyens du royaume d’Uruk, furent condamnés pour l’éternité. Devant les arguments et la précision de son histoire, le docteur commence peu à peu à douter et ses certitudes vacillent.


-> Édition du Chat Noir  ***362 pages***19,90 euros



À peine ai-je terminé ce merveilleux roman que je pose déjà par écrit mes impressions. Cela fait bien longtemps que je n'avais plus eu ce sentiment et je suis ravie d'avoir de nouveau envie de donner mon avis grâce à ce livre. Si vous aimez comme moi l'antiquité, les mythes et les histoires d'amour impossible / interdite, Amulettes devrait vous ravir!

Roman écrit à la première personne, Jérémie Ian raconte le quotidien de son boulot de psychiatre . Sa vie  bascule le jour où la mystérieuse  Agrippine  sollicite en urgence son aide. Il accepte alors de consacrer une semaine entière à sa personne. Agrippine lui apprend que suite à une malédiction vieille depuis 5 000 ans, son âme et celle de son amant voyagent dans le temps, condamnés à se réincarner éternellement sans pouvoir vivre de leur amour. Lorsque la jeune femme disparaît, Jérémie va tout mettre en œuvre pour la retrouver, surtout qu'il commence à être submergé par d'étranges rêves...

Ce roman alterne avec un rythme soutenu la vie actuelle de nos deux personnages principaux ainsi que le vie passée. Amulettes nous fait à la fois voyager dans l'espace: France, Syrie, Bagdad... mais aussi dans le temps: la Mésopotamie, le Moyen Age, la Renaissance, l'esclavagisme, etc. Ce qui  laisse à penser que l'auteure a dû faire beaucoup de recherches pour rendre son récit cohérent. J'ai aimé apprendre des mythes mésopotamiens, moi qui suis plus calée en mythologie grecque et romaine.

J'ai adoré la façon qu'a eu Véronique Ajarrag d'aborder le thème de la réincarnation et plus précisément le mythe d’Éros et de Psyché (mais version indienne, puisque c'est la femme qui incarne l'amour et l'homme l'âme). La première vie est la plus développée ce qui semble logique puisque c'est la naissance de leur amour et l'incantation de leur malédiction. Ce livre m'a rappelé d'autres lectures que j'avais également beaucoup apprécié sur ce même thème: la saga Phaenix de Carina Rozenfeld ainsi que le roman L'amour dure plus qu'une vie  d'Ann Brashares.   



Enfin, nous suivons deux personnages principaux attachants:
Jérémie, le psychiatre déterminé qui soigne les états d'âmes de ses patients. C'est une personne rationnelle, qui vit au jour le jour sans attache ( n'ayant pas encore trouvé l'amour). D'autre part,  Agrippine, que nous connaissons surtout grâce à ses vies antérieures et plus particulièrement dans la première, lorsqu'elle incarne Ishtar, une prêtresse de Mésopotamie. C'est une femme passionnelle et forte.

       " Je comprenais enfin que l'amour était d'abord une histoire d'âme" p.309

En conclusion, Véronique Ajarrag possède une plume fluide qui sait s'adapter aux langages des différentes époques évoquées. Un important travail de recherche semble avoir été opéré. La couverture tout comme le contenu du roman sont magnifiques. Ce roman est un coup de cœur pour moi, je ne peux donc que vous le conseiller!  J'ai  hâte de lire un autre roman de cette auteure! 

Note: 10/10

Si vous connaissez des romans sur un thème similaire, n'hésitez à me donner les titres par commentaire! Rendez-vous sur Hellocoton !

mardi 4 mars 2014

Room d'Emma Donoghue


Couverture Room

Sur le point de fêter ses cinq ans, Jack a les préoccupations des petits garçons de son âge. Ou presque. Il ne pense qu’à jouer et à essayer de comprendre le monde qui l’entoure, comptant sur sa mère pour répondre à toutes ses questions.
Cette mère occupe dans sa vie une place immense, d’autant plus qu’il habite seul avec elle dans une pièce unique, depuis sa naissance. Il y a bien les visites du Grand Méchant Nick, mais Ma fait tout pour éviter à Jack le moindre contact avec ce personnage. Jusqu’au jour où elle réalise que l’enfant grandit, et qu’elle ne va pouvoir continuer longtemps à entretenir l’illusion d’une vie ordinaire.

Edition Stock /399 pages / 22 euros     





Room est une histoire bouleversante racontée à travers Jack, un enfant de cinq ans. Jack  parle de son quotidien dans « la Chambre » avec sa mère. La « Chambre » est une pièce de 3m sur 3 dans laquelle nos deux protagonistes vivent prisonniers du « Grand Méchant Nick ». 

Cela fait maintenant sept ans que la mère de Jack a été kidnappé à la sortie de son université. Jack n’a jamais rien connu d’autre que « la Chambre », il est même né dedans, fruit des viols incessants de « Grand Méchant Nick » sur sa maman (on ne connaitra d’ailleurs pas son prénom). 

Contrairement à sa mère, il n’a pas conscience d’être prisonnier, puisqu’il n’a jamais connu d’autre situation. Le seul contact qu’ils ont avec le monde extérieur est un poste de télévision , même si le petit garçon pense qu’il ne montre pas la réalité, car le monde se limiterait à sa "Chambre". Sa mère, ne pouvant plus supporter cette situation lui révèle que le « Dehors » existe vraiment et qu’ils doivent s’échapper pour le retrouver.

Room ne se limite pas à l’évasion, puisqu’on les suit dans leur (re)construction dans le monde normal. Il faut réapprendre à vivre.Tous les repères de Jack sont chamboulés: il doit apprendre à vivre en société et adopter les bonnes manières.  La mère, quant à elle doit réapprivoiser sa liberté. Elle ne fut pas victime du syndrome de Stockholm comme semble le laisser croire le début du roman. Elle haïssait par-dessus tout son geôlier, mais  la naissance de son fils change tout. Celui lui a donné une raison de vivre, une raison de se battre.

 En somme, c’est un livre bouleversant sur l’amour fusionnel d’une mère pour son fils, sur le combat pour la survie, sur  l’espoir d’une vie meilleure ainsi que sur les vices humains. Emma Donoghue a fourni un gros travail sur l’écriture et sur la psychologie juvénile. C'est un livre vraiment réaliste, j'ai d'ailleurs crû pendant longtemps qu'il s'agissait d'un témoignage.

Note: 8,5/10


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