jeudi 17 mai 2012

Allmen et les libulles



 

Johann Friedrich von Allmen, la quarantaine élégante, collectionne les oeuvres d'art. Une occupation devenue dangereuse pour ce dilettante séducteur et raffiné depuis qu'il a dilapidé la fortune familiale et s'est attiré la rancœur de certains proches, victimes de ses trafics. Il doit se résoudre à se séparer de bon nombre d’œuvres et s'installe dans la maison du jardinier en compagnie de Carlos, son fidèle majordome guatémaltèque.
La chance semble tourner lorsqu'il rencontre Jojo, une belle femme dans la fleur de l'âge. Dans sa demeure, il découvre cinq coupes Art nouveau ornées de libellules,chacune porteuse d'un secret. Il décide aussitôt de s'en emparer, à grand renfort de ruses et de précautions, en espérant régler ses dettes.
Reprenant la tradition des duos d'enquêteurs,Martin Suter nous livre ici le premier volume d'une série dont Allmen, gentleman cambrioleur et enquêteur, est le héros.






Je connaissais Martin Suter pour avoir déjà lu deux livres de ce dernier: Lila, Lila  et la face cachée de la lune que j'avais beaucoup apprécié. Son mode opératoire est souvent le même, une personne dans son "train-train" quotidien qui  change radicalement de vie après un évènement, ou après une rencontre décisive. 

« Les personnages de l’auteur suisse comprennent au terme de leur aventure qu’ils ne savaient rien d’eux-mêmes, et chacun de ces romans peut se lire comme une manière d’épopée initiatique » (le magasine Littéraire)

 J'ai emprunté ce livre à la bibliothèque car je n'avais pas particulièrement envie de l'acheter, surtout en grand format pour un si petit ouvrage (environ 16O pages). Il vient d'ailleurs tout juste de sortir chez Point en format poche (le 10 mai) et la suite de ce roman Allmen et le diamant rose est sorti en mai aussi. 

Johann Friedrich von Allmen, est un homme d'une quarantaine d'année qui a hérité de la fortune de son défunt père. A cause de son mode de vie luxueux et de sa passion compulsive pour les œuvres d'arts, il dilapide rapidement son héritage, accumulant les ardoises partout où il passe. Il ne renonce pas pour autant à sa grande vie, comme sa place annuelle à l'opéra, son chauffeur, son homme de service Carlos.
Allmen essaye donc de continuer à vivre comme avant, tout en étant contraint de vendre peu à peu sa collection d'art auprès d'un farouche brocanteur. 

Mais cela ne suffit plus, sa solution? Il vole des objets de valeurs chez les antiquaires. Sa technique? Les distraire pendant qu'il leur achète un objet très peu cher.

Comme tout homme "riche" qui se respecte, ce dandy se rend au théâtre. Un soir, il fait la connaissance de Joëlle, une femme divorcée et qui plus est, extrêmement riche. Il passe la nuit chez elle et remarque des coupes avec des magnifiques libellules, qu'il n'hésite pas à voler...

 L'intrigue en elle-même n'est pas extraordinaire, l'important dans ce premier tome est plutôt donné à l'analyse des personnages

Johan F.V Allmen est un homme de goût, il aime les belles choses. C'est aussi un homme cultivé, il passe le plus clair de son temps à observer le monde et à lire dans sa grande bibliothèque aménagé dans l'ancienne serre. Il passe d'ailleurs pour un "toxicomane de la lecture" 
 " Allmen était un toxicomane de la lecture. Cela avait commencé dés ses premiers pas dans le livre. Il avait rapidement constaté que le livre était la matière la plus simple, la plus efficace et la plus belle d’échapper à son environnement."
  "Une fois qu’il en avait commencé un, aussi mauvais fût-il, Allmen ne pouvait s’empêcher d’aller jusqu’au bout. Il ne le faisait pas par respect pour l’auteur, mais par curiosité. Il croyait que chaque livre avait son secret, ne fût-ce que la réponse à la question de savoir pourquoi il avait été écrit."  Il a l'habitude de prendre chaque matin son café au lait, au Viennois, un bar de Zurich.

Allmen est obligé de vivre dans la maison du jardinier de son ancienne demeure, qu'il a été obligé de vendre par manque d'argent.
Il possède un homme à son service, Carlos, un homme d’Amérique latine sans papier, qui ne paye que très rarement à cause de ses nombreuses dettes. Qu'importent, ce dernier préfère rester à son service. 

La plume de Martin Suter est toujours aussi plaisante et récolte énormément de succès  : " Martin Suter commence par faire un tabac du côté de la Suisse et de l'Allemagne puis il écume les librairies européennes où ses lecteurs sont de plus en plus nombreux" ( l'express)

Pour Conclure, nous pouvons dire que Martin Suter, nous présente  un étonnant  "Arsène Lupin" Zurichois. Ce premier tome expose la psychologie des personnages, l'ambiance et les décors. 
Je trouve que la couverture a été bien trouvée, avec d'un côté les libellules et de l'autre un "A" comme Allmen? 

De plus, ce livre m'a rappelé une série que je regarde " White Collar", avec un très bel acteur qui joue le rôle d'un voleur d’œuvre d'art.
Note: 7.5/10

Biographie : ( sur l'express)  Né à Zurich en 1948, il a d'abord fait carrière dans la publicité. Il a dirigé sa propre agence avant de gagner sa notoriété en publiant dans la presse suisse des chroniques sur le monde impitoyable des affaires, au début des années 1990. Puis il passa au roman, accumula les succès et finit par quitter sa ville natale pour vivre entre Ibiza et le Guatemala. Polar, peinture sociale, comédie de moeurs, Suter aime changer de registre, tout en "déviant les stéréotypes" de la bonne société suisse.




4 commentaires:

  1. J'ai adoré ce roman. Le personnage m'a beaucoup plu! Un très bon moment de lecture pour moi :)

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  2. Je te remercie pour ton passage :)

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  3. Un livre dont j'attendais la sortie en poche. Ton avis me donne encore plus envie de le découvrir!

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