Dans le vide immense et brutal du désert de Mojave, Nicky, une rock star en fuite, cherche sa rémission. Laila, jeune Irakienne réfugiée, joue à la guerre dans une reconstitution orchestrée par les commandos américains. Dawn, elle, désormais seule dans son motel, traîne le souvenir doux-amer de la communauté hippie qui l’a vue grandir…
Dans ce même espace, un enfant disparaît, projetant ses parents dans un enfer de douleur et de culpabilité
Un roman total, envoûtant. Dieu sans les hommes, c'est notre quête du sens de l'existence dans un univers chaotique et aléatoire. Ici, dans le silence et l'absence, comment faire face à l'indicible ?
Mes impressions:
Dieu sans les hommes s’ouvre sur l’année 1947, avec Schmidt,
un homme venu s’installer dans le désert de Mojave pour y trouver le calme et la solitude après
avoir vu et participé aux horreurs de la guerre : « Le désert, en revanche, personne n’y avait touché. C’était une
terre qui vous laissait en paix ».
Dans ce
désert dépouillé de toute humanité, Schmidt essaye de faire le point sur sa vie
passée. Cependant, avec le temps qui passe, notre homme commence à délirer et
croire en la vie extraterrestre : « Il était temps qu’ils se manifestent, qu’ils interviennent dans la vie
des hommes ».
Nous le
retrouvons quelques années plus tard, en 1958, dans ce même désert, en tant que
guide de la communauté du commandement
galactique d’Ashtar : « le rassemblement était un lieu dédié à
l’amour, organisé par ceux qui cherchaient à guérir les épouvantables blessures
du monde ». Cependant cette « secte » n’est pas ce qu’elle
paraît être...
Après s’être
consacré au passé du désert de Mojave, l’auteur s’attarde sur les années 2008
et 2009.
Nicky
Capaldi, considéré comme une « rock
star » anglaise. Il débarque aux US dans l’espoir de trouver de
l’inspiration et par la même occasion réfléchir sur sa carrière. Il décide de s’arrêter
dans le motel de Dawn (ancienne membre de la secte), pour décompresser de son
mode de vie londonien composé essentiellement de sexe, drogue et
Rock’n’roll.
Nous suivons
aussi une famille New-Yorkaise : Jaz d’origine indienne, sa femme Lisa et
leur fils autiste de quatre ans Raj. En raison des crises de leur fils, Ils se
retrouvent contraints de passer quelques jours dans ce motel
« miteux » reclus de toute civilisation.
Leur couple bat de l’aile, notamment à cause de leurs différences culturelles
qui commencent à peser de plus en plus. Les choses ne feront qu’empirer lorsque
Raj est déclaré perdu dans le désert…
Grâce à cette véritable fresque historique, nous
apprenons énormément sur l’histoire de l’Amérique du début de la colonisation
jusqu’à la guerre d’Irak. Force est de constater que ce livre peut être vu
comme une critique de certains évènements de l’histoire américaine. Notamment, l’évangélisation
forcée des amérindiens avec l’interdiction de mixité de couple. Il nous décrit
aussi les années hippies à travers la communauté qui s’installe dans le désert.
Cette communauté persuadée d’être en relation avec des êtres de l’espace venus les sauver du futur chaos de la terre.
Hari Kunzru |
C’est un
beau roman que nous propose Hari Kunzru, maniant adroitement une part de
fantastique, avec les mystères qu’occasionne le désert de Mojave et la dure
réalité enduré par les Américains. A travers cette galerie de personnages variés,
tous se remettent en question et essayent d’avancer tant bien que mal.
Concernant
sa plume, nous pouvons applaudir la remarquable adaptation d’Hari Kunzru selon
les périodes de l’histoire. Son écriture peut être aussi parfois brutale
lorsqu’il faut parler de sujets durs car
son but n’est pas d’apaiser le mal à l’état pur.
Note: 7/10
Biographie: ici
Merci pour cette découverte au site Chronique de la rentrée Littéraire ainsi qu'aux éditions JC Lattès.
Ce résumé m'intrigue beaucoup... Cela donne envie de découvrir le roman.
RépondreSupprimerC'est une des raisons qui m'a poussé à choisir ce roman!
RépondreSupprimer=)