lundi 30 avril 2012

Lettre d'une inconnue

Un amour total, passionnel, désintéressé, tapi dans l'ombre, n'attendant rien en retour que de pouvoir le confesser. Une blessure vive, la perte d'un enfant, symbole de cet amour que le temps n'a su effacer ni entamer. Une déclaration fanatique, fiévreuse, pleine de tendresse et de folie. La voix d'une femme qui se meurt doucement, sans s'apitoyer sur elle-même, tout entière tournée vers celui qu'elle admire plus que tout. Avec Lettre d'une inconnue Stefan Zweig pousse plus loin encore l'analyse du sentiment amoureux et de ses ravages, en nous offrant un cri déchirant d'une profonde humanité. Ici nulle confusion des sentiments : la passion est absolue, sans concession, si pure qu'elle touche au sublime.


Wahou! que dire de plus que ce magnifique synopsis qui résume admirablement bien l'histoire?
Tout d'abord, c'est mon premier Stefan Zweig que je découvre et je ne compte pas m'arrêter en si bon chemin!

Lettre d’une inconnue est une déclaration d’amour, un adieu déchirant d’une femme qui n'a cessé d'aimer un homme qui ne la reconnaîtra jamais. Il fut son voisin de pallier lorsqu'elle avait treize ans, elle guettait ses moindres faits et gestes jours et nuits, jusqu’au remariage de sa mère, où elle est contrainte de déménager, loin de lui. 
Pour ses dix-huit  ans, elle reviendra sur Vienne, pendant trois nuits elle s'offre corps et âme à lui sans qu'il la reconnaisse pour autant. Naîtra de cette éphémère liaison, un enfant. Elle ne lui dira jamais.
Elle l'approchera de près une dernière fois, mais encore une fois, il ne reconnaîtra pas sa jeune voisine, ni la jeune fille de dix-huit ans.
On s'attache énormément à cette femme, cet être à la fois si fort et si faible face à son amour auto-destructeur, son culte voué à cet homme volage, qui profite des plaisirs de la vie.
Elle lui annonce dans cette lettre douloureuse son amour pour lui, mais aussi la mort de leur fils unique qui était le seul bien qui lui restait de lui.
On espère jusqu'au bout de la lettre, que l’homme va la reconnaître, mais en vain…

En bref, une courte nouvelle poignante et émouvante très bien écrite par Stefan Zweig qui décrit à la perfection les sentiments humains.
 C'est la plus belle histoire de passion amoureuse ( à sens unique) qui m'a été donnée de lire pour le moment, à lire absolument!!
  « Mon enfant est mort, notre enfant. A présent, je n’ai plus personne au monde, personne à aimer à part toi. Mais qu’es-tu pour moi, toi qui jamais ne me reconnais, toi qui passe à côté de moi comme on passe au bord de l’eau, toi qui marches sur moi comme une grosse pierre, toi qui toujours vas, qui toujours poursuis ta route et me laisses dans l’attente éternelle ».

10/10              




 Biographie : ici

dimanche 15 avril 2012

Le cercle des Héritières

Décembre 1920. Mary Russell atteint sa majorité, entre en possession de son héritage, et décide de goûter enfin les plaisirs de la liberté. Sa première escapade s'impose d'elle-même : Londres et ses rues tentaculaires qu'elle aime sillonner, en pleine nuit, de préférence grimée en homme et affublée de vieilles nippes dépareillées. Une camarade d'Oxford réussit pourtant à l'entraîner aux réunions d'une secte féministe dont les recrues sont toutes élégantes, riches, et bien nées. D'emblée, Mary est intriguée par cette église subversive et sa curiosité s'accroît encore lorsque plusieurs adeptes sont assassinées. Ravalant sa fierté, elle appelle à la rescousse son ami, mentor, partenaire de prises de bec et compagnon d'armes : Sherlock Holmes. On savait le grand détective misogyne. Cette fois, il est servi.


L’histoire se déroule en 1920, en Angleterre, quelque année après le ravage de la première guerre mondiale. Notre protagoniste, Mary Russell va bientôt atteindre sa majorité, 21 ans. En attendant d’obtenir sa fortune léguée par ses parents, elle vit au croché de sa tante.
Après avoir terminé sa thèse pour Oxford, Mary décide de profiter de son temps libre pour  rejoindre son ami, Sherlock Holmes à Londres. Après une dispute avec celui-ci, elle s’enfonce dans les rues sombres de Londres. Par chance, elle croise une ancienne amie d’Oxford, Veronica Beaconsfield.
Cette dernière va l’héberger et lui faire découvrir un cercle auquel elle appartient, qui consiste entre autre à aider les femmes sans ressources, sans foyer, le plus souvent à cause de la brutalité de leur mari. Ce cercle de nature religieuse et féministe, le « nouveau temple de Dieu » est dirigé par Margery Childe.
Des discours assez « féministes » sont proclamés par cette dernière, elle réajuste la place de la femme dans la Bible, parle d’amour et de politique. Ce temple reçoit évidemment beaucoup de succès auprès des femmes en cette année de 1920, où la place de la femme dans la société était très limitée.
Mary, va écouter, participer passivement  au cercle, jusqu’à l’étrange assassinat de l’une des adeptes du Temple, Iris. Cette dernière n’est pas la dernière des adeptes à être morte dans d’étrange circonstance. Ces femmes mortes, ont toutes un point commun, elles ont en partie légué leur fortune par testament au temple... Mary et Sherlock Holmes vont alors mener l’enquête, allant de révélation en révélation..

    L’auteure nous décrit un Londres lugubre, à une époque où beaucoup d’hommes revenus de la guerre se droguent. Les femmes se battent pour obtenir plus de droit et de reconnaissance.  En effet, jusqu’au début du XXe siècle, les femmes étaient considérées comme des êtres faibles intellectuellement, sous la « protection » de leur mari, leur devant obéissance. Cet  essor de revendication féministe est notamment incarné ici par la figure de Margery Childe. Ces cercles féminins étaient caractéristiques de cette époque, avec notamment les Suffragettes. Nous sommes dans une période difficile pour les femmes, où donner son opinion (politique) peut être mal perçu. Force est de constater que les femmes obtinrent le droit de vote en 1918 et seulement pour les femmes de plus de trente ans. L’intrigue est fluide, cependant j’ai trouvé que cela  manquait parfois de rebondissement pour un roman policier. L’auteure s’attarde plus sur la psychologie des personnages.
 Mary, est une jeune femme mature, brillante et débrouillarde. Elle aime s’habiller en homme pour se fondre dans la masse et peut-être pour être mieux écouté d’eux, comme beaucoup de féministes le feront.
De plus, je me suis beaucoup attaché à Sherlock Holmes, personnage mythique de l’époque victorienne.
Leur relation tout au long du livre est ambigüe, entre chamaillerie, amitié et peut être plus… comme dit le proverbe « qui aime bien, châtie bien ».

Le livre est bien écrit, L’écrivaine s’applique à respecter le style attendu pour cette époque. Les chapitres sont courts, ce qui permet de s’arrêter rapidement dans notre lecture.

En conclusion, j’ai bien aimé ce roman, mais je m’attendais à une enquête plus palpitante, cependant j’ai été sous le charme avec  l’ambiance de Londres et des « féministes ».

 Note: 6.5/10 

L'auteure: sur Babelio

                                              Site consacré à l'actualité de Sherlock Holmes



lundi 9 avril 2012

L' École des saveurs

Un jour, la petite Lilian se lance un défi fou : si elle parvient à sortir sa mère, qui vit coupée du monde, de son chagrin en cuisinant, elle consacrera son existence à la gastronomie. La magie d'un bon cacao aux épices opère et, une vingtaine d'années plus tard, Lilian anime tous les premiers lundis du mois un atelier de cuisine dans son restaurant. L'Ecole des saveurs réunit des élèves de tous horizons. De l'automne au printemps, ils vont partager tentatives culinaires et aspirations cachées, découvrir la force insoupçonnée des parfums et des épices, capables par leur douceur ou leur piquant d'éveiller des ardeurs inconnues et de guérir des peines anciennes... Sensuel et savoureux, ce roman culinaire fait la part belle aux cinq sens, et dépeint avec justesse la passion et la patience de ceux qui comprennent le langage secret de la cuisine.


J'ai tout simplement adoré ce petit livre savoureux! Tout d'abord, par son originalité de construction. Chaque chapitre est consacré à un personnage participant à l'école des saveurs, un atelier de cuisine dans le restaurant de Lilian. A travers ces chapitres, on apprend à découvrir leurs passés, leurs vies et pourquoi ils vont suivre le cours de cuisine. On s'attache à ces personnages qui évoluent, s'épanouissent ensemble sous nos yeux. Les personnages sont fouillés et tous différents .J'aurai aimé passer un peu plus de temps en leur compagnie, un chapitre par personnage n'est pas assez long!!
 Dès le départ, on est immergé dans le monde merveilleux de Lilian pour n'en ressortir qu'à la dernière page. Il se lit très facilement et d'ailleurs trop rapidement! Le personnage principal de cette histoire reste certes Lilian, mais tous les autres personnages ne sont pas délaissés, ils ont tous un rôle particulier.
 J'ai beaucoup aimé les thèmes de roman basés autour du  monde des senteurs , des épices, de la bonne cuisine, chaque recette décrite est un délice,on a à la fois l'impression de les déguster et du coup cela donne très envie de les mettre en application chez soi.
C'est aussi un bel hymne à l'amitié , au partage et à l'amour... Des liens spéciaux se nouent entre eux grâce au pouvoir de la cuisine.
C'est donc un livre tout en douceur sans grand bouleversement ni rebondissement, mais cela n'est pas nécessaire car le livre est  passionnant.
J'ai trouvé drôle que ce livre soit écrit par une américaine quand on voit le plus souvent comment ces derniers mangent.
J'ai bien accroché avec l'écriture d'Érica Bauermeister, qui est douce et fluide. Elle arrive à nous transmettre avec justesse les émotions, les sentiments humains.
En bref, ce premier livre est une réussite,une fois commencé on ne le lâche plus je vous le recommande!



"Mais ce qui fascinait Lilian, chez ses amies, c'étaient les préparatifs de cuisine- ces arômes qui l'appelaient juste au moment où elle devait rentrer à la maison, le soir. Certaines odeurs étaient pointues comme un claquement de haut talons hauts sur un parquet de bois dur. D'autres évoquaient la chaleur qui flotte dans l'air à la fin de l'été."

note : 10/10

 Auteur: (sur Livraddict)  Erica Bauermeister est une auteure américaine née en Californie en 1959. Titulaire d'un doctorat de l'Université de Washington elle est la co-auteure de deux bibliographies : "500 Great Books by Women: A Reader’s Guide" et "Let’s Hear It For the Girls: 375 Great Books for Readers 2-14".

Mariée depuis plus de 30ans au même homme et fière maman de deux enfants, son premier roman "L'école des saveurs" ("The school of essentials ingredients") est un Best seller mondial, traduit en 21 langues. En 2011, elle a sorti un nouveau roman " Joy for beginners" son site officiel

* site sur les recettes présentées dans le livre ici